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Carburant végétal : une alternative bas carbone durable

Le carburant végétal est une alternative bas carbone viable et durable aux carburants fossiles. Ces biocarburants répondent aux exigences techniques et environnementales du secteur de la mobilité et du transport, favorisant leur transition énergétique. Présentation de la filière du carburant végétal pour comprendre les avantages et enjeux de ce carburant nouvelle génération.

Qu’appelle-t-on carburant végétal ?

Le carburant végétal ou carburant vert est un carburant de substitution produit à partir de la biomasse, c’est-à-dire une matière première végétale ou provenant du recyclage de déchets. Cette appellation carburant végétal couvre deux types d’applications :

  • Le bioéthanol, qui alimente les moteurs thermiques essence ;
  • Le biodiesel, qui alimente les moteurs thermiques gazole.

Ce carburant végétal est produit à partir des sucres de la betterave à sucre, canne à sucre et céréales, blé, maïs. Le sucre est transformé par fermentation en éthanol, un biocarburant incorporé directement dans l’essence en différentes proportions :

  • 5 % dans le SP95-E5 ;
  • 10 % dans le SP95-E10 ;
  • De 65 à 85 % dans le Super Éthanol.

Ces carburants d’origine végétale sont disponibles en station-service.

Ces bioessences sont aussi obtenues à partir d’ETBE (éther éthyle tertiobutyle), un dérivé d’éthanol et d’isobutène (composé chimique), et par hydrotraitement d’huiles (bioessence de synthèse).  

Le carburant végétal pour les moteurs diesel est produit à partir d’huiles extraites de plantes oléagineuses (colza, tournesol, soja…). Elles sont ensuite transformées en EMAG (esters méthyliques d’acides gras), le biocarburant diesel, par réaction de transestérification avec du méthanol. Les EMAG sont également produits à partir :

  • D’huiles végétales alimentaires usagées (HAU) ;
  • De déchets graisseux (déchets industriels…).

Les EMAG sont incorporés dans le diesel disponible en station-service à hauteur de :

  • 7 % dans le gazole B7 ;
  • 10 % dans le gazole B10.

Les biodiesels B30 (30 % d’EMAG) et B100 (100 % bio) sont exclusivement réservés aux professionnels ayant une flotte captive et une logistique autonome (stockage du biocarburant et distribution sur site).

La famille des carburants d’origine végétale pour les motorisations diesel a vu l’arrivée récente du biogazole de synthèse HVO (huile végétale hydrotraitée). Ce biocarburant est produit à partir d’huiles végétales, de déchets, d’huiles résiduelles et de graisses.

Trois générations de biocarburants

Les technologies de production de carburant végétal diversifient les sources de matières premières renouvelables. Actuellement, il existe trois générations de biocarburants :

  • 1re génération, principalement issus de produits agricoles. Ils sont à un stade industriel avancé. Le bioéthanol, le biodiesel et le HVO sont distribués auprès des particuliers et des professionnels ;
  • 2e génération, fabriqués à partir de matières végétales lignocellulosiques (résidus agricoles, déchets forestiers…). En cours d’industrialisation ;
  • 3e génération, fabriqués à partir de micro-organismes comme les micro-algues. En cours de développement.

Les avantages du carburant végétal

Le carburant végétal est une alternative performante au carburant fossile. Il est techniquement substituable à l’essence et au diesel, et présente un meilleur bilan carbone. L’usage de biocarburant :

  • Réduit les émissions de GES du transport ;
  • Réduit la dépendance énergétique aux carburants fossiles ;
  • Offre de nouveaux débouchés à la filière agricole ;
  • Soutient les filières de collecte et de valorisation des déchets.

Les coproduits issus de la fabrication de carburant végétal sont utilisés dans d’autres filières, notamment l’alimentation animale.

Comprendre l’utilisation d’un carburant végétal

La substitution des biodiesels au diesel fossile ne nécessite pas de remplacer les flottes professionnelles ni de faire des investissements lourds. Les biodiesels ont l’avantage d’être compatibles avec la plupart des véhicules en circulation.

Cette compatibilité est de 100 % pour le HVO car sa structure chimique est similaire à celle du diesel. Pour le biodiesel B100, c’est la norme Euro du véhicule qui détermine s’il est nativement compatible ou si une adaptation par rétrofit est nécessaire.

Quel avenir pour le carburant végétal ?

L’avenir du carburant végétal est prometteur. Cette solution bas carbone techniquement et économiquement viable permet de lutter efficacement contre les émissions de GES. Le carburant végétal vient compléter le mix énergétique à la disposition des professionnels pour décarboner leur activité. La consolidation des filières connexes, les projets de diversification des biomasses et le développement de carburants de synthèse confortent le carburant vert comme vecteur essentiel de la transition énergétique du secteur du transport et de la mobilité.

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